Quelle est la différence entre “sous-exposé” et “lowkey” ?

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« Un LowKey est une photo dont la tonalité prédominante se situe dans les valeurs sombres. »
— Merriam Webster Dictonnary

Exposition à la prise de vues et exposition au Développement / Tirage

Il existe plusieurs types d'exposition :

  • En numérique ou en argentique : l'exposition au moment de la prise de vues. C'est aussi le moment de l'acquisition irréversible par le support. Si cette phase est mal faite, l'information sera détruite, sans possibilité de retour.

  • En argentique, L'exposition au moment du tirage : le papier tirage fait l’objet d’une exposition sous agrandisseur (ou par contact film/papier) puis d’un développement chimique séparé.

  • En numérique on parle aussi “d’exposition” au développement. Mais cet usage est impropre, donc on utilisera plutôt le terme de "réglage de la luminosité", car dans la réalité, l'exposition une fois faite à la prise de vue, il ne sera pas possible de la corriger. Les informations ont été acquises et numérisées de manière définitive. Contrairement à ce que laisse croire le curseur “Exposition” de Lightroom, on ne peut pas modifier l’exposition lors du développement.

 
« Sous-exposition : Se produit quand le film (ou le capteur) reçoit trop peu de lumière, ce qui donne des images numériques, des tirages ou des diapositives foncés et une réduction des contrastes. »
— John Edgecoe - "La photographie"

Extrait du livre “Les secrets de la photo de studio”

Vous trouverez ces informations page 36

Vous trouverez ces informations page 36

Sur- et sous-exposition

Il y a surexposition quand le capteur reçoit trop de lumière au moment de la prise de vue. La matière photographique (informatique) n’existe plus, elle est remplacée par des aplats blancs. On dit alors que l’image est « cramée » ou brûlée : l’image est très claire, sans modelé et une partie des informations sont irrémédiablement perdues. Il peut toutefois arriver qu’une surexposition soit provoquée plus tard, lors du post-traitement, à partir d’un fichier correctement exposé à la prise de vue : on obtient alors des photos très claires avec une très forte réduction de contraste et de modelé sur le sujet. Elle peut apparaître comme « cramée » mais elle pourra être corrigée sans perte d’informations en agissant sur les curseurs qui régissent la luminosité de l’image.

Une sous-exposition se produit quand le capteur reçoit trop peu de lumière au moment de la prise de vue, ce qui donne des images sombres, sans contraste, dont les couleurs et les transitions tonales sont abîmées. La peau humaine, notamment, peut paraître rose fluo, rouge brique ou d’un marron non naturel. La destruction d’informations est là aussi irréversible. Mais il peut aussi arriver qu’une sous-exposition soit provoquée au post-traitement à partir d’un fichier correctement exposé à la prise de vue. On obtiendra une image terne, sombre et « éteinte », mais qui pourra être corrigée sans perte d’informations en agissant là encore sur les curseurs qui régissent la luminosité de l’image.

EN RÉSUMÉ

Une sous-exposition ou une surexposition réalisée à la prise de vue s’accompagne d’une perte de données, voilà pourquoi il est fondamental de mesurer l’exposition au flashmètre/posemètre pour déterminer avec précision la limite haute et la limite basse à ne pas dépasser. Une sous-exposition ou une surexposition réalisée au post-traitement est, elle, réversible : afin d’éviter les confusions, on parlera plutôt dans ce cas de trop ou de trop peu de luminosité.

La sous-exposition

En numérique, la sous-exposition (au moment de la prise de vues donc) est la pire chose à faire, car une sous-exposition conduit à une très forte dégradation de l'image, notamment dans les basses lumières, avec apparition de bruit vidéo, une perte de définition de l'image, de la postérisation (plaques et "vagues" colorées, cassures dans les dégradés, etc), une forte dégradation des couleurs et une perte conséquente de dynamique. Les fichiers perdent de leur souplesse et deviennent très difficiles à traiter.

Cet autre tuto vous donnera davantage d'informations sur les problèmes dûs à la sous-exposition : La souplesse du format RAW

Cette image sous-exposée à la prise de vue a été éclaircie dans Lightroom. On constate la couleur rosée « fluo » de la peau, dominante caractéristique d’une sous-exposition. Avec des carnations moins claires, la peau prend une couleur rouge brique, voire marron.

Cette photo exposée de manière correcte et optimisée, présente une carnation très fidèle, avec les subtiles nuances de la peau. La photo a été développée avec les réglages « à zéro » de Lightroom.

La luminosité trop faible au moment du traitement

Elle est sans conséquences pour la qualité de la photo (sauf bien sur si l'exposition n'était pas bonne à la prise de vues, et que la sous exposition au traitement aggrave les choses). Cela donnera simplement une photo "éteinte", sans vie, sans contraste et sans dynamique.

Sous-exposer n'est pas un "style", c'est une erreur technique. Il ne faut pas confondre "sous-exposition" et "LowKey" ou "Tonalité sombre". En d'autres termes, ne confondez pas Exposition et Luminosité

En argentique, on pouvait — avec une beaucoup plus grande marge de manœuvre avant l’apparition des conséquences négatives — sous-exposer à la prise de vues. En diapo on exposait pour les hautes lumières, mais on pouvait parfois sous-exposer d'1/2 diaph pour densifier les couleurs, mais jamais davantage. Tout comme la diapositive, le support numérique ne pardonne pas la sous-exposition . 

LowKey (Tonalité Sombre) ne veut pas dire sous exposé...

Un LowKey est une image dont la tonalité générale est sombre (il existe différentes nuances, bien entendu). Lorsqu'on regarde la photographie, on la voit sombre.
Mais alors, comment le différencier d’une sous-exposition ?

Il y a deux différences essentielles entre un LowKey réussi et une image sous-ex :

  • Un LowKey est une image correctement exposée à la prise de vue, et elle peut donc conserver toute la dynamique nécessaire à un traitement d'assombrissement. De ce fait, elle a conservé ses qualités dans les couleurs et dans les dégradés. "Correctement exposée ne veut pas dire “sous-exposée” ou “assobrie” à la prise de vue. On utilisera le flashmètre ou le posemètre pour s’assurer que la quantité de lumière reçue par le sujet est la bonne.

  • Un LowKey a conservé de la dynamique. Cela veut dire que l'écart entre les basses lumières et les hautes lumières de la photographie est suffisant pour que le résultat ne soit pas fade et éteint.

On ne s'est donc pas contenté d'assombrir la photo. On s'est arrangé pour lui conserver de la dynamique.

J'ai sous-exposé à la prise de vues, il est donc trop tard. Mais puis-je tout de même améliorer les choses ?

Redonner de la vie à une image sous-exposée, pour essayer de la transformer en LowKey (ou image a tonalité/ambiance sombre) consiste alors à remonter les valeurs claires de la photo (même si elle-ci semble ne pas en contenir). On pourra aussi essayer d'accentuer son contraste (mais cela aura pour effet de changer la tonalité de l'image et donc sa "dureté"). Cette opération fonctionnera d'autant mieux que l'on aura exposé correctement à la prise de vues. Si l’image a été vraiment trop sous-exposée, la moindre intervention sur les curseurs empirera les choses et fera “remonter” les défauts. Il est donc impératif d’exposer correctement, sans sous-exposer.

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